Le Japon ne se résume pas à Tokyo, aux temples et aux sushis. Ce pays cache mille visages et autant de manières de le parcourir. Que vous aimiez marcher, pédaler, flotter ou rouler, l’archipel vous ouvre ses chemins… et ses horizons. On a sélectionné quatre expériences qui changent du circuit classique. Spoiler : il y a du onsen, du saké, des vues de dingue et un bateau qui ressemble à un ryokan flottant.
Randonner au Japon : marcher entre forêts sacrées et panoramas volcaniques
Dans un pays où la montagne est presque une religion, randonner au Japon prend tout son sens. Ici, les sentiers ne mènent pas seulement à des sommets, ils racontent aussi des histoires. Celles des moines marcheurs du mont Hiei, des pèlerins du Kumano Kodo ou encore des familles venues saluer les dieux dans les sanctuaires perdus au milieu des forêts.
Autour de Kyoto, Nara ou Tokyo, les randos offrent des bouffées d’air et de spiritualité. Et pour ceux qui veulent enchaîner les étapes comme des samouraïs du sac à dos, le chemin de pèlerinage de Kumano est une perle rare : classé à l’Unesco, loin du tourisme de masse, il alterne bains chauds, forêts enchantées et sanctuaires millénaires.

Et si vous cherchez un défi, cap sur l’ascension du mont Fuji. 3 776 mètres au compteur, une ambiance de pèlerinage collectif à la japonaise et au sommet un lever de soleil qui justifie chaque goutte de sueur. Le bon plan ? Partir avec une agence locale qui s’occupe de tout : bagages transférés, logements réservés, onsen à l’arrivée… Il ne reste qu’à marcher, contempler, et respirer. Une agence de voyage en particulier à recommander ? Cliquez ici.
Le Japon à vélo : entre îles, ponts et air marin
Si on vous dit Japon et vélo, vous pensez sûrement à Shimano. Mais le pays ne se résume pas seulement à ses composants et pièces de transmission. Il se vit aussi à vélo et parfois même avec les cheveux au vent. La Shimanami Kaido, c’est LA piste cyclable mythique de l’archipel. Environ 70 km d’asphalte tranquille, six îles traversées, des vues à couper le souffle sur la mer intérieure de Seto et des pauses sushis entre deux coups de pédale.

Le parcours est balisé à la perfection – lignes bleues, oasis cyclistes, stations de location avec retour libre. Autrement dit : zéro galère. On pédale d’un village de pêcheurs à une île jardin, entre temples discrets et vergers de mandariniers. L’ambiance est zen, les infrastructures impeccables, et les onsens à portée de jambe pour finir la journée dans les vapeurs chaudes et le calme.
Des voyageurs à vélo racontent même avoir traversé tout le pays en bivouaquant dans les parcs et en se laissant guider par les rencontres. Shikoku, le Mont Fuji, Hiroshima : les coups de cœur s’accumulent au fil des kilomètres. Et si parfois on vous regarde de travers dans un restaurant, un grand-père vous offrira des fruits pour compenser. C’est ça aussi, le Japon à vélo : des surprises à chaque virage.
Voyager en train : le Japon sur rails, version poétique (ou gastronomique)
Au Japon, prendre le train est une expérience à part entière. On ne parle pas juste du mythique Shinkansen qui file à 300 km/h. On parle de trains où l’on boit du saké face à la mer, où des œuvres d’art contemporain défilent sur les parois des wagons ou encore de vieux trains à vapeur qui traversent les rizières comme dans un film de Miyazaki.
Dans la région de Niigata, le réseau ferroviaire a été sauvé grâce à une idée lumineuse : transformer les lignes secondaires en véritables attractions touristiques. Résultat ? Des trains-musées, des trains panoramiques, des trains gourmands. Le Genbi Shinkansen propose une expo d’art à bord. Le SL Banetsu Monogatari sert des bentos historiques en contemplant la montagne. Et le Shu*Kura vous embarque pour une dégustation de saké les yeux dans l’écume.
Certains trains vont jusqu’à projeter des films sur les plafonds en traversant les tunnels. D’autres vous baladent à travers des paysages enneigés dans des suites à trois étages à 8500 euros le billet (coucou le Shiki-Shima). C’est du slow travel version japonaise, entre raffinement et émerveillement. Et bonne nouvelle : il y a aussi des options plus accessibles, si vous vous y prenez à l’avance.
En bateau sur le Guntû : un ryokan flottant sur la mer de Seto
Envie de prendre le large ? Montez à bord du Guntû. Ce n’est pas un ferry, c’est un ovni flottant. Un hôtel de luxe posé sur la mer intérieure de Seto, au départ d’Onomichi. Pas de ports, pas de foule : le bateau glisse lentement entre les îles et vous emmène là où le Japon devient méditation.

Ici, tout est pensé pour le calme et la beauté. Des cabines en bois aux lignes épurées, des bains de cyprès à ciel ouvert, un bar à sushis avec vue sur les flots, et des couchers de soleil qui ressemblent à des estampes. Le Guntû est un condensé du raffinement nippon, avec juste ce qu’il faut de champagne et de matcha.
Des petites vedettes vous déposent sur des îles secrètes pour des balades au lever du jour. On visite des villages endormis, des brasseries de sauce soja, des carrières oubliées. Et le soir, après un massage au spa ou une partie de pêche, on se laisse porter par les lumières de la mer. Un voyage hors du temps, entre tradition et volupté. Les prix commencent à 5 000 € pour une croisière de 3 à 4 jours.