France : 3 jours de randonnée dans les Alpes, sans voiture

En vraie passionnée de randonnées, je ne pouvais pas passer à côté des paysages époustouflants que peuvent nous offrir les Alpes françaises. Après avoir eu l’occasion de les découvrir de nombreuses fois l’hiver en séjour au ski, j’avais envie de partir à la conquête de nos belles montagnes en été.

Ma contrainte ? Pas de voiture pour me rendre sur place ! Cela m’a pris énormément de temps pour élaborer mon périple car cette simple contrainte n’est pas évidente à gérer. Je vous partage donc mon itinéraire de 3 jours de randonnées dans les Alpes et plus précisément dans le magnifique Massif des Écrins, avec 2 belles randonnées, dont une sur 2 jours avec nuit en refuge. Suivez le guide… 

Rejoindre les meilleurs sentiers de rando des Alpes sans voiture

Lorsque j’ai commencé à construire ce séjour rando dans les Alpes, j’ai fait face à de nombreuses péripéties à cause de la contrainte “sans voiture”. En effet, pas évident de rejoindre des sentiers de randonnées en pleine nature, reculés des grandes métropoles, en transports en commun. Venant d’Alsace, ma première idée était de rejoindre Grenoble. Je savais que depuis la gare, il y avait de nombreuses navettes qui permettaient de rejoindre les grandes stations de ski des Alpes. 

L’été, les navettes sont différentes de celles des sports d’hiver. À Grenoble, c’est Cars Régions Auvergne Rhône Alpes qui propose la majeure partie des liaisons avec les communes alentours. Vous pouvez acheter les billets directement au comptoir dédié dans la gare. En croisant les itinéraires disponibles de cars et les randos de la région je suis finalement tombée sur une boucle parfaitement organisée.

Je suis donc partie dans le Massif des Écrins au Bourg-d’Oisans, à l’Alpe d’Huez et aux 2 Alpes car tout est dans le même coin et permet d’accéder à des randonnées magnifiques via des cars régionaux, des navettes ou du stop (les locaux sont incroyables, n’hésitez pas à vous lancer dans l’expérience !). Je vous détaille mon parcours ci-après. 

Mon séjour nature en montagne sur un week-end prolongé

C’est donc dans le réputé Massif des Écrins que j’ai choisi de passer mon week-end nature à randonner. Ce grand massif (150 sommets de plus de 3 000m d’altitude) est situé dans les Alpes françaises, dans les Hautes-Alpes et en Isère. Il abrite beaucoup de glaciers (10 000 hectares), un patrimoine architectural rare et des paysages remarquables.

Les randonnées que j’ai faites sont précisément situées dans le Parc Naturel des Écrins, l’un des plus beaux en France. Biodiversité, histoire, paysages et culture y sont très riches et nécessitent d’assurer une protection du parc afin de pérenniser ce patrimoine. Et en effet, je n’ai pas été déçue de ce dépaysement !

Logement au Bourg-d’Oisans : une perle rare dans un écrin de verdure

Arrivée le vendredi du week-end de l’Assomption, j’ai logé les 2 premières nuit au Bourg-d’Oisans que j’ai rejoins grâce au car T75 depuis la gare de Grenoble. J’ai découvert le BO Lodge, que je vous recommande à 100 % ! Ces anciens saisonniers de l’Alpe d’Huez ont choisi de redescendre dans le très mignon village de Bourg-d’Oisans pour ouvrir un gîte/hôtel qu’ils gèrent en couple, avec beaucoup de passion.

L’hôtel est entièrement neuf et décoré avec goût, avec des chambre modernes et pleines de cachet. Il y règne une air chaleureux et convivial qui nous fait nous y sentir comme à la maison.

👉 Le gros bonus : une grande piscine pour se détendre au coucher du soleil, après la bonne journée de rando !

Les propriétaires sont aux petits soins pour leurs invités et très accueillants. Ils m’ont donné des conseils pour mes randonnées et nous avons beaucoup sympathisé. La cuisine est faite maison.

Au menu, lorsqu’il fait beau : poisson ou viande et légumes grillés au brasero, frites et desserts maison. Le gérant peut même sortir sa guitare après le repas du soir, pour un petit bœuf très convivial ! Bref, un gîte qui respire le partage et la convivialité que l’on recherche lorsque l’on est randonneur.

Parcours de rando en 1 jour à l’Alpe d’Huez

L’avantage de loger au Bourg-d’Oisans, c’est que la route qui mène à l’Alpe d’Huez est directe. Sur le rond point de la route d’Huez, il est possible de prendre une navette pour monter à la station afin d’y trouver des sentiers de randonnée.

Toutefois, je vous recommande de faire du stop car les voitures qui y montent vont forcément à l’Alpe d’Huez et les locaux sont vraiment très sympathiques ! En 2 minutes à peine, j’ai trouvé une voiture qui a pu me mener au village d’Huez. 

De là, j’ai commencé une première randonnée dans les gorges de Sarenne, dont le départ se fait près des containers à plastiques et ordures, à l’entrée le village d’Huez. Cela permet de bien se mettre en jambes, avec un itinéraire le long du ruisseau la Sarenne.

Un petit dénivelé permet ensuite de rejoindre la station de l’Alpe d’Huez. La côte est assez pentue, mais elle est plutôt courte, donc réalisable par tous.

Cette balade est sympathique de 3h environ et m’a permis d’éviter, en ce week-end du 15 août, la horde de touristes qui avaient très certainement pris d’assaut le tour des lacs.

Car oui, l’Alpe d’Huez regorge de nombreux lacs d’altitude qui s’enchaînent et permet de faire une balade de 2h assez facile. J’ai tout de même choisi de rejoindre les deux premiers lacs, car j’avais encore du temps et de l’énergie une fois arrivée à l’Alpe d’Huez : le lac Besson et le lac rond.

Pour cela, j’ai pris le téléphérique DMC 1, puis en 30 minutes de marche, j’arrivais aux lacs en passant par de nombreuses étendues de myrtilles sauvages. Et vous vous en doutez, j’ai fait une petite cueillette au passage 😉 (pensez donc à prendre un petit tupperware…) Le BO Lodge me les a servies sur une faisselle le soir même, c’était exquis !

Les paysages étaient grandioses avec un panorama à couper le souffle ! Cela m’a permis de bien compléter la première randonnée, pour une journée riche en découvertes et en paysages, tout en évitant d’avoir trop de monde en fin de journée. Si vous avez le temps, n’hésitez pas à poursuivre vers les autres lacs.

Après une longue pause ressourçante aux lacs, il était temps de repartir. Sur le parking juste à côté (oui, ces lacs sont directement accessibles en voiture également !), j’ai abordé un jeune couple pour leur demander de me redescendre à l’Alpe Huez (les téléphériques étaient fermés et je commençais à fatiguer tout de même).

Puis, j’ai pris une navette gratuite de l’Alpe d’Huez jusqu’à Huez, avant de trouver une voiture en stop pour finir la dernière descente jusqu’au rond point de Bourg-d’Oisans. Cela peut sembler être un périple, mais c’est ce qui crée l’aventure ! Et avec un peu de chance, vous tomberez sur quelqu’un qui descend directement jusqu’au rond point… Mais globalement tout s’est bien enchaîné pour moi. 

Rando de 2 jours près des 2 Alpes : les lacs de la Muzelle et du Lauvitel

Jour 1 de la boucle

Après ma deuxième nuit au BO Lodge, il était temps de plier bagage pour prendre la navette gratuite qui mène de Bourg-d’Oisans à Venosc, au pied du téléphérique qui mène aux 2 Alpes. De là, j’ai entamé une rando de 2 jours pour monter au lac de la Muzelle, puis au lac du Lauvitel, avec une nuit en refuge à la Muzelle. 

Avant toute chose, je dois vous prévenir : cette randonnée est extrêmement difficile, autant en montée qu’en descente ! Il faut être bon marcheur. Je n’en avais pas réellement conscience avant de la faire.

Le dénivelé est très important, 1700 m d+ et d-. Il faut une bonne condition physique, du matériel adapté et être prêt mentalement. Ce n’est pas comme les randonnées effectuées la veille à l’Alpe d’Huez ! Toutefois, j’ai croisé des enfants de 6 ans sur le trajet, il faut tout de même relativiser…

Cette boucle peut se faire d’un sens, ou de l’autre. Je pense que j’ai préféré faire le sens que j’ai pris qui permet d’avoir des panoramas aussi magnifiques au jour 1 qu’au jour 2, sans tout découvrir le jour 1.

Ainsi, j’ai donc entamé la montée le jour 1 jusqu’au lac de la Muzelle. La montée. est longue, mais permet de croiser d’autres randonneurs avec qui vous vous soutiendrez jusqu’à la fin du parcours. Car oui, au fur et à mesure des pauses des uns, des autres, vous vous croiserez, et vous recroiserez. Tous épuisés, mais avec la volonté d’atteindre le sommet. Cela crée une dynamique de groupe incroyable, j’ai rencontré des personnes de tous horizons et il y a une très belle entraide. 

Sur ce parcours, la première partie, assez ombragée dans la forêt, permet d’accéder à certaines cascades impressionnantes, comme celle de la Muzelle rapidement accessible lorsque l’on commence la randonnée. On peut aussi parfois s’y rafraîchir pour faire une petite pause.

La seconde partie l’est moins et je vous recommande vivement d’éviter les heures chaudes… Partez donc assez tôt le matin. De mon côté, j’y étais entre 13h et 15h… Mais heureusement le ciel était couvert, ça aurait été insupportable autrement ! 

Plus je montais, plus je me sentais petite dans ces montagnes impressionnantes. Le panorama était grandiose ! Tout au long du parcours, ouvrez les yeux et les oreilles ! Vous pourrez voir et entendre de nombreuses marmottes qui sifflent, ainsi que des chamois. Songez à prendre vos jumelles, c’est très utile…

Une fois ces longues heures de montée derrière moi (environ 5 pour moi), j’arrive enfin dans ce petit paradis du lac de la Muzelle, où se niche le refuge. Il est également possible de faire du bivouac si vous êtes équipés.

Nuit au refuge de la Muzelle

Je vous recommande de réserver assez tôt votre nuit au refuge qui est vite plein. De même, si vous êtes en bivouac, je vous recommande de réserver votre repas du soir si vous en souhaitez un.

En effet, les ravitaillements n’ont lieu qu’une fois par semaine et si vous arrivez juste avant, il y a de grandes chances pour qu’il n’y ait pas assez de quantité pour les personnes qui n’ont pas réservé. 

Une fois arrivée en haut, c’est la déconnexion totale : pas de réseau, pas de bruit, on se croirait seuls au monde !

Après avoir admiré la vue sur le lac, j’ai pris mes quartiers dans le refuge. Je me retrouve avec un lit dans le dortoir de la salle commune… Pas de chance, cela signifie que je vais être réveillée tôt le lendemain, dès que les gérants installeront le petit déjeuner vers 6h…

Mais en même temps, je me réjouis de ne partager mon dortoir qu’avec 9 compères. Certains dortoirs comptent 20 à 30 lits ! J’avais donc moins de probabilités de tomber sur un ronfleur… 

Le refuge est très propre, bien organisé et je le recommande vraiment. Je n’ai pas de comparatif, n’ayant pas eu la chance de dormir dans d’autres refuges jusqu’à présent. Cependant, j’ai apprécié mon séjour.

Après avoir posé mes affaires, j’ai donc repris des forces avec une succulente tarte aux myrtilles maison et une bière pression locale, vue sur le lac. J’ai décidé de rejoindre un petit sentier qui permet de prendre de la hauteur sur le lac pour l’admirer d’une autre manière… Il faut croire que je n’avais pas encore assez monté et marché de la journée !

Après une bonne douche rafraîchissante (oui, ne comptez pas sur l’eau chaude là-haut…), c’est l’heure du repas convivial avec tous les randonneurs qui dormaient au refuge et ceux qui faisaient du bivouac. Au menu : potée, fromages locaux et compote. 

L’occasion de rencontrer des personnes bienveillantes et chaleureuses et de partager les péripéties de la journée, avant de jouer à quelques jeux de société ensemble. 

A 21h, extinction des feux. Oui, j’ai découvert ce qu’est la vie en refuge, et ce rythme m’a surprise. Personnellement, je suis incapable de dormir avant 23h, même après une journée d’effort intense ! Ce n’est pas grave, j’ai prévu d’aller admirer le ciel étoilé dans une des rares zones de France ou la pollution lumineuse est quasi inexistante !

En plus, c’était sur le week-end de la nuit des étoiles filantes ! Je ne peux vous raconter à quel point le spectacle que j’avais sous les yeux était magnifique et magique. Je n’ai jamais aussi bien vu la voie lactée de ma vie. C’était grandiose et hypnotisant. 

Après une nuit plutôt calme, j’ai profité du petit déjeuner, j’ai pris mon panier repas réservé auprès du refuge, et je suis repartie en direction du lac du Lauvitel.

Jour 2 au Lauvitel

La 2ème partie de cette boucle, dans le sens tel que je l’ai effectué, commence par une dernière montée d’une heure environ pour prendre de la hauteur sur le lac de la Muzelle. Derniers instants à l’admirer, avant de basculer de l’autre côté de la montagne, pour redescendre l’équivalent de ce que j’avais monté la veille.

Ne croyez pas que cette 2ème journée était plus facile… La descente est très abrupte, sur un terrain pas forcément stable sous le pied. Les genoux en prennent pour leur grade et cela rend le parcours tout aussi difficile qu’en montée.

Toutefois, une fois encore, les panoramas sont grandioses. On atteint vite les premières vues sur le lac, mais la descente est encore très longue jusqu’à lui.

Sur le trajet, observez autour de vous. Là encore, vous croiserez de nombreuses marmottes ou même des moutons avec leur berger.

De même, vous croiserez à nouveau les randonneurs avec qui vous avez mangé au refuge ou avec qui vous avez monté la veille. C’était encore très chouette de pouvoir les croiser, de papoter avec eux et de s’encourager, une fois de plus.

Une fois arrivée au lac, j’ai profité d’une petite baignade dans cette eau cristalline. C’était un peu la récompense de cette longue et éprouvante descente ! De nombreuses familles sont présentes car le lac est assez accessible depuis la Danchère. 

Après la baignade, derniers kilomètres pour redescendre au parking de la Danchère. J’ai choisi de demander à des jeunes randonneurs venus en voiture de me redescendre jusqu’au téléphérique de Venosc, car la dernière partie de la boucle ne semblait pas si intéressante et j’avais déjà fait 6h de marche éprouvantes !

Fin du périple aux 2 Alpes

Lorsque j’ai préparé ce séjour, j’ai choisi de terminer sur une note un peu plus luxueuse… Et quelle idée merveilleuse c’était après ces 2 jours difficiles ! En effet, j’ai réservé une nuit dans l’hôtel spa 4 étoiles Côte Brune et je ne l’ai pas regretté ! 

La chambre était spacieuse, très moderne et luxueuse (surtout par rapport à ce que j’ai pu connaître la veille au refuge 😂). J’ai pu réserver gratuitement 1h au spa de l’hôtel pour profiter du jacuzzi, du sauna et du hammam.

Une carte de soins est à disposition pour ceux qui le souhaitent. Je suis ensuite allée sur la terrasse extérieure pour profiter de la piscine, vue sur les montagnes, et d’un cocktail sur un transat. 

Le soir, le restaurant de l’hôtel n’était pas ouvert. Je suis donc allée manger des ravioles au Saint Marcelin dans un restaurant à deux pas de là : Le Raisin d’Ours. 

Après une nuit ressourçante, il était temps de reprendre la navette T73 en direction de Grenoble. Bref, un séjour et des randonnées inoubliables qui m’ont permis de découvrir l’une des plus belles régions des Alpes : le Massif des Écrins.

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